"La Cagnotte" d'Eugène Labiche , 1957. Michel Billet, Marius Guillet, Marcel cassin, Alphonse Faucon, Pierre Roy, Jacques Touraine et André Rousselot. Collection Marius Guillet, 5 Num 23

Le Cercle bressuirais d'art dramatique deviendra l'Acap (Association des comédiens amateurs poitevins)

L’inauguration du nouveau théâtre de Bressuire, en janvier 2012, est l’occasion de réaliser une rétrospective sur l’histoire du théâtre et du spectacle à Bressuire. L’exposition intitulée « Théâtre et Cinéma, un siècle de culture à Bressuire » permet alors de présenter un ensemble de documents conservés aux archives municipales, mais aussi grâce aux Bressuirais et Bressuiraises qui ont transmis leurs souvenirs, anecdotes, photographies….Leur participation nourrit non seulement l’exposition de documents rares mais contribue aussi à enrichir le fonds photographique des archives municipales. Le service reçoit, entre autres des dons des tout premiers programmes illustrant les séances récréatives mais aussi la maquette d’un décor rustique commandé par René-Héry Sénateur-Maire en 1930.
Théâtre et cinéma sont tout d’abord des bâtiments : la salle des fêtes de la mairie, devenue salle de théâtre, les cinémas le Rex, Le Pax et le Savoy. Le théâtre, c’est aussi et surtout des troupes locales qui, depuis plus d’un siècle, proposent aux spectateurs un éventail d’œuvres très large et éclectique : La Concorde, le Réveil Bressuirais, l’Union musicale, l’Association des comédiens amateurs poitevins (Acap) et le Théâtre du Bocage qui seul, aujourd’hui, poursuit son chemin.

Evoquons ce mois-ci l’histoire du Cercle Bressuirais d’art dramatique. L’association naît le 5 novembre 1908, sous l’impulsion de l’abbé Cluzeau, nouveau curé-doyen de Notre-Dame qui charge son vicaire, l’abbé Planchet, de fonder et d’organiser une section de gymnastique.
En septembre 1909, la salle de gymnastique Jeanne-d’Arc est inaugurée sur un terrain, rue de la Petite Guimbarde, offert par Madame Pihoué. En soirée, est donnée la pièce « Les Piastres rouges », de Charles Le Roy-Villars, présentée au public pour la première fois à Paris en 1890.
Avant la Première Guerre mondiale, si l’on s’en tient aux souvenirs de quelques-uns, une troupe semble avoir fonctionné, à laquelle participaient notamment messieurs Rullier et Pineau.

La guerre vient briser l’envolée du Réveil. Dix-sept jeunes gymnastes n’en reviendront pas. En 1918, dans un climat patriotique enfiévré, à la demande du curé Pouzineau, l’abbé Tricot, nouveau vicaire de Bressuire, monte une pièce de théâtre, « Alsace », de Gaston Leroux et Lucien Camille. Une vingtaine de jeunes de moins de 18 ans y participe. Elle sera présentée le 26 janvier 1919 devant un public enthousiaste.
La troupe théâtrale du Réveil, qui a pris le nom de Cercle bressuirais d’Art dramatique, donne deux ou trois séances récréatives par an, dirigées par Monsieur Benestreau. Les décors sont en grande partie réalisés par Francis Saunier.
La Seconde Guerre mondiale met en sommeil les activités du Cercle. Celui-ci renaît dès la Libération grâce à une équipe de jeunes parmi lesquels messieurs Bichon, Cassin, Guillet, Roy et mesdemoiselles Bossard, Guilbaud, Nivault…


Au moment où le Réveil fête son cinquantenaire, en 1959, le Cercle compte 25 membres actifs. Les spectacles présentés au public sont très variés et couvrent toute la palette du théâtre. La comédie y tient une bonne place, avec La Marraine de Charley de Ordonneau et Thomas (1945), Les vivacités du capitaine Tic (1946) et Le chapeau de paille d’Italie (1952) de Labiche, La cuisine des anges d’Albert Husson (1957) … Les drames à connotation chrétienne sont bien sûr présents avec Le Mont des Oliviers de Georges Bordonove (1949), L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel (1954) … Le Cercle se frotte aussi aux classiques, montant Le Barbier de Séville de Beaumarchais (1953), Monsieur de Pourceaugnac de Molière (1957), La Cagnotte d’Eugène Labiche (1957)…
Le Cercle donne sa dernière représentation en 1960 avant de passer le flambeau à une nouvelle troupe et une nouvelle génération d’acteurs réunis dans l’ACAP (Association des comédiens amateurs poitevins).