Très vite destitué de ses fonctions de Maire
Le service de Archives municipales de Bressuire collecte, classe, conserve et communique les documents produits et reçus par les services municipaux. Il peut aussi lorsque l’intérêt patrimonial est certain, acheter des documents rares.
Grâce à une collaboration étroite avec l’association Histoire et patrimoine du Bressuirais, les archives privées classées dans la série Z, se sont enrichies d’un billet de confiance de l’époque révolutionnaire signé du maire de Bressuire Delouche.
De petite dimension (6X7 cm), imprimé sur un papier très fin, il mentionne : Ville de Bressuire, département des 2-Sèvres, bon pour 5 sols, remboursable en assignats. La signature et le numéro sont eux manuscrits.
Bélisaire Ledain, dans son ouvrage « Histoire de la Ville de Bressuire» édité en 1880, décrit les Guerres de Vendée à Bressuire de 1790 à 1800. Delouche y est mentionné.
« Issu d’une famille d’ouvriers de la Chataigneraye, ouvrier lui-même dans sa jeunesse, Adrien-Joseph Delouche, non seulement avait réussi par son travail, à s’amasser une petite fortune, mais encore l’étude des lois, à laquelle il s’était adonné par goût, le rendit capable d’exercer avec succès les fonctions d’avoué près le tribunal du district. Son activité, son intelligence, son adresse et sans doute aussi ses intrigues, lui procurèrent une telle influence par ses concitoyens, qu’il fût élevé par leurs suffrages à la dignité de maire de Bressuire. » (1791).
A la suite des premiers troubles, Delouche sera très vite destitué de ses fonctions de maire. « Le décret du 29 août 1792 ordonna la mise en jugement en dernier ressort, devant le tribunal criminel du département, de tous les auteurs de troubles.»
Il sera arrêté le 16 septembre 1792 à Nantes, où le tribunal le condamnera à mort le 18 novembre, la Cour cassera son jugement de condamnation le 9 février 1793. Adrien Joseph mourra en prison.
A savoir
Dès le début de la Révolution, la circulation monétaire s’étant raréfiée, les départements, les districts et les communes émirent localement des billets de petite valeur pour pallier ce manque, qu’on nomma « billets de confiance». Plusieurs milliers de ces billets furent émis entre 1790 et 1792.