Les hospices ou hôpitaux créés à l’origine par les chrétiens au Moyen-Age n’avaient pas pour vocation de soigner, mais d’accueillir les malheureux malades ou trop âgés, mais aussi les pèlerins sur le chemin de Compostelle. D’autres établissements charitables virent le jour comme les maladreries et aumôneries.
A Bressuire, il existait l’aumônerie Saint-Jacques (derrière la place Saint-Jacques) et la maladrerie de Taillepied, située en dehors de la ville (route de Saint-Porchaire).
Le 4 juillet 1698, un arrêt du Conseil d’État ordonne la création d’un hôpital à Bressuire sous le couvert du diocèse de la Rochelle[1], dont on ignore la localisation. En 1790 après la Révolution, les hôpitaux sont confisqués aux religieuses et ils sont nationalisés en 1794.
Les sœurs de la Sagesse de Saint-Laurent-sur-Sèvre tiennent à jour des registres pour y inscrire les faits marquants de la vie des établissements ouverts ou rouverts en 1820 et jusque dans les années 1950. On y découvre qu’elles ont été appelées à diriger l’hôpital de Bressuire par les autorités de la ville. Elles y sont entrées le 30 juin 1801. Sœur Jérôme en a été la première Supérieure.
D’autres documents d’archives révèlent des échanges entre 1859 et 1860. Ils mentionnent un rapport de l’inspecteur général des établissements de bienfaisance qui a visité l’hospice de Bressuire. Il donne lieu à des observations alarmantes. Plusieurs bâtiments sont incomplets et malsains.
Ce n’est qu’en 1874, que le conseil municipal approuve un procès-verbal de réception définitive des travaux de l’hôpital : Saint-Charles. Une chapelle encadrée de deux ailes, qui comprend des salles communes et une partie réservée aux hommes et une autre aux femmes. Le site est celui connu, de nos jours, en tant que maison de retraite la Maisonnée.
Le registre des Sœurs de la Sagesse nous révèle qu’in nouveau service de chirurgie a commencé à y fonctionner en mars 1935. Il est situé dans le bâtiment implanté derrière Saint-Charles.
En 1939, l’hôpital peut recevoir 85 malades. Les bulletins municipaux, témoins des évolutions de la ville, sont des ressources d’informations très importantes.
Celui de 1970 décrit l’évolution de l’hôpital : extension de la maternité dotée de chambres particulières avec la télévision, un équipement technique, 3 salles d’accouchement, une salle de réanimation pour les nouveau-nés et une salle de couveuses. L’effectif est alors grandissant et le service chirurgie a presque doublé sa capacité depuis 1935.
En 1969, 2800 personnes ont été admises dans les services de soins de l’hôpital, dans la clinique chirurgicale et dans la clinique d’accouchements. Le bâtiment central de l’hospice (Saint-Charles) quant à lui est transformé et modernisé pour accueillir en chambres particulières ou deux lits, les vieillards invalides dont l’état de santé ne permet plus de rester en maison de retraite. L’Ephad la Maisonnée a définitivement fermé ses portes, dans le cadre de la réorganisation liée à la création du plateau technique unique de Faye l’Abbesse.
Des sources riches et multiples
Les missions fondamentales d’un service d’archives sont de collecter, classer, conserver et enfin communiquer au public, aux historiens et aux passionnés pour qu’ils puissent faire revivre le passé. Ils parcourent les différents dépôts d’archives (sur place dans une salle de lecture ou virtuellement grâce à la mise en ligne sur internet).
Pour découvrir l’histoire de l’hôpital de Bressuire, les sources sont diverses. Certaines proviennent de quelques documents conservés dans la sous-série 3 Q (Assistance et prévoyance – Etablissements hospitaliers, hospitalisations) aux Archives Municipales de Bressuire. Des éléments complémentaires proviennent des Archives nationales et des Archives de la Congrégation des Sœurs de la sagesse à Saint-Laurent-sur Sèvre. Les Archives Départementales de la Vendée ont mis en ligne la numérisation de ces archives, mais le fonds matériel e »st conservé à Saint-Laurent-sur-Sèvre où elles peuvent être consulté sur place.
Au mois de février 1857, des correspondances échangées entre le préfet, le sous-préfet et le maire, font état des inventaires des archives hospitalières de la Ville qui sont parvenues au préfet sans lettre d’envoi et dont il ne peut même pas être précisé la date. Celles-ci ne sont point rédigées conformément aux prescriptions. Il convient donc pour y remédier, que le maire de Bressuire adresse dans une boîte fermée et scellée, tous les parchemins, papiers, titres et registres antérieurs à 1790 au sous-préfet, qui lui-même les fera parvenir au préfet. De cette manière l’archiviste du département pourra en rédiger les inventaires. Le maire s’exécutera aussitôt en envoyant la fameuse boîte contenant les titres de vente et les papiers qui seraient mentionnés dans un inventaire sous la série G.
[1]Archives Nationales X1A 8693,pp 380 à 382