La famille Ardouin était particulièrement sensible à la sauvegarde du patrimoine artistique et culturel de sa région. Le grand-père d’Hélène Foucart-Ardouin, Émile-Victor Foucart (1799-1860), doyen de la Faculté de droit de Poitiers, fut l’un des fondateurs de la Société des Antiquaires de l’Ouest. Son oncle maternel Pierre-Gustave Joguet (1830-1914) s’opposa avec succès au projet d’aliénation du château de Thouars, dont la commune, propriétaire depuis la Révolution, voulait se défaire. Il n’est donc pas étonnant que certains lieux et monuments remarquables des Deux- Sèvres et de la Vienne trouvent leur place dans ce fonds photographique.
Vue méridionale de l’église Saint-Léger de Chanteloup. Le clocher carré et la première travée de la nef sont d’époque médiévale. Le reste de la nef fut reconstruit au 19ème siècle, d’où la différence très nette de niveau que l’on peut observer sur la photographie.
Portail de l’église Saint-Gilles à Argentonnay, classée aux monuments historiques en 1907. Le portail contraste avec le reste de l’église, bâtie en granit, par l’utilisation de la pierre de tuffeau. Le thème en est le Jugement dernier, déployé sur les cinq voussures qui le composent à l’aide d’admirables sculptures.
Château de la Coindrie, à Argentonnay (ancienne commune de La Coudre). Bâti à la fin du XIXème siècle sur un plan presque carré, sa forme est inspirée de la première Renaissance française. La photographie met en valeur sa situation privilégiée au sein d’un parc arboré.
Vue de l’église de la Sainte-Trinité à Mauléon. Construite au XVIIème siècle, elle fut incendiée pendant les Guerres de Vendée et remaniée au XIXème siècle. L’opérateur se trouve place du château, tournant le dos à sa porte d’entrée.
Vue de la Vallée, du côteau du Château-Gaillard et des remparts du château de Mauléon, construit sur un promontoire rocheux. La Chapelle et la grosse tour, visibles en haut à gauche de l’image, se sont effondrées au XXème siècle par manque d’entretien. À droite, la silhouette du
« palais » édifié au XVIIIème siècle est en partie dissimulée par les arbres.
Inauguré en septembre 1895, le monument à La Rochejacquelein est l’œuvre du sculpteur Alexandre Falguière. Situé à Saint-Aubin-de-Baubigné (commune associée de Mauléon), il rend hommage au Généralissime de l’Armée catholique et royale de Vendée né au château de la Durbelière, et tué à 21 ans près de Nuaillé, en janvier 1794. Le socle porte l’inscription de son célèbre avertissement : « si j’avance, suivez-moi, si je recule, tuez-moi, si je meurs, vengez-moi ».
Grand Calvaire du Père Louis-Marie Grignion de Montfort à Saint-Laurent-sur-Sèvre (85), dont la construction commença en 1842. La photographie met en valeur l’escalier monumental en granit, sa balustrade et ses statues d’anges. À gauche de la Croix, on remarque la chapelle de la Passion (1873).
Lycée Henri IV, dans le centre historique de Poitiers. Érigé par décret impérial en 1803, l’établissement est d’abord Lycée impérial, puis collège royal et lycée d’État. Le pavillon central, visible sur la photographie, date du XVIIème siècle. Coiffé d’un toit en dôme, il abrite dans une niche, au centre de sa façade, un buste d’Henri IV, mécène d’un premier établissement créé par les Jésuites. Au premier plan, le lycéen Paul Ardouin, né en 1878, pose avec deux de ses camarades.
Vue de trois-quarts de l’église collégiale Notre-Dame-la-Grande de Poitiers, caractéristique du style roman poitevin. Le cadrage apporte un effet pittoresque en mettant en valeur la lanterne d’éclairage, à gauche, et les étals du marché au premier plan. Le grand-père d’Hélène Foucart épouse Ardouin, le célèbre juriste Émile-Victor Foucart, en parle avec admiration dans son ouvrage « Poitiers et ses monuments » (éd. Pichot, 1841). À propos du portail, il écrit ainsi : « la multiplicité et la richesse de ses ornements le font ressembler à ces bas-reliefs d’ivoire, sur lesquels les artistes du moyen-âge représentaient les scènes principales de l’histoire de la religion, pour fournir un sujet de méditations religieuses aux nobles dames et aux braves chevaliers qui ne savaient pas lire ».