Sous l’Occupation mais aussi après-guerre, la Fête des mères a donné lieu à des animations d’envergure, à Bressuire
C’est d’abord en 1806 que Napoléon aurait eu l’idée d’une fête des mères officielle afin d’honorer les mères de familles nombreuses. Mais il faudra attendre le 20 avril 1926 pour que la première « journée des mères » soit célébrée. Les mères de familles nombreuses sont alors honorées avec une remise de « médaille de la famille française ».
Dans le fonds des Archives municipales de Bressuire, classé sous la cote 1 I 35 (sous-série 1 I regroupant entre autres les documents relatifs aux fêtes), un dossier dénommé « Fête des mères » mentionne les manifestations de 1941 à 1948.
Une copie d’une correspondance du maire – non signé mais on peut supposer qu’il s’agit d’André Rousselot – datant du 23 mai 1941 explique que « pour répondre à la décision du maréchal Pétain chef de l’Etat Français, la municipalité a chargé le Docteur Ichon représentant les familles nombreuses au sein du conseil municipal d’organiser la journée des mères pour dimanche prochain 25 mai ». Une note de la Kreiskommandantur avec la retranscription en français, « autorise la célébration de la fête des mères pour le 25 mai 1941 prochain à 16h30 dans la salle des fêtes de Bressuire, en tenant compte du programme annoncé ».
Afin d’organiser la fête des mères du 23 mai 1948, une convocation a été envoyée aux personnalités de Bressuire. Autour du maire Didier Bernard, sont ainsi conviés Jean Rambault (conseiller général), monsieur Cottereau (directeur E.P et Collège Moderne), madame Gauthier représentant l’Entr’aide Française), des représentants syndicaux, des anciens prisonniers, des déportés, des veuves de guerre…
Nous sommes dans l’après-guerre et le maire de Bressuire Didier Bernard sollicite le directeur du ravitaillement général à Niort de sa bienveillance afin de débloquer sucre, chocolat, lait condensé, farine, café et confiture afin d’organiser le goûter des enfants, il compte sur la présence de 450 à 500 enfants.
Le programme de cette journée est décrit sur cette affiche de la manière suivante : une messe avec allocution de circonstance aura lieu en l’église Notre-Dame à 8h30 et à 16h30 au jardin public, rue de la Vergne, la remise des décorations, concerts et danses par les élèves de l’école de musique, les jeunes filles du Collège Moderne et les Guides de France auront lieux.
Les mamans décorées le 30 mai 1948 sont : pour la médaille d’or Madame Cailleau née Buchet ; pour la médaille d’argent : Madame Cailleau née Moricet ; pour les médailles de bronze : Mesdames Brémand née Duret, Gautier née Lelandais, Giraud née Chabauty, Guillaud née Deborde et Méteron née Martineau.
Elles bénéficieront aussi d’un déblocage sur des produits rationnés : savon, pâtes, sucre, confiture, chocolat et articles de ménage. Les bons correspondants seront répartis par l’intermédiaire de l’Union départementale des associations familiales.